Mon premier marathon

Antoine va courir ses premiers 42km195 à Bruges ce dimanche. Entretien d'avant course avec un futur marathonien

Dans la quête de sensations par la course à pieds, rien ne vaut la première fois. Ayant déjà parcouru quelques fois la distance marathon, j'ai voulu interrogé Antoine qui va découvrir cette distance mythique dimanche...


 

    Qu'est ce qui te motive à courir ? 

De manière générale, la pratique sportive régulière est importante pour moi, elle me permet de trouver un certain équilibre. Je combine les sports de raquette (badminton et tennis) en groupe et la course à pieds que je vis plus comme une activité en solitaire, un moment de calme, pour moi. Ce qui me permet de choisir l’intensité de ma séance et mon allure en fonction de mon humeur. Bien que je sois toujours partant pour un footing ou une course en groupe, le chrono n’est pas ma principale motivation, je prends autant de plaisir si je peux aider quelqu'un à atteindre son objectif.

 

  Pourquoi avoir décidé de courir un premier marathon ?

Y pensais tu depuis longtemps ?

J’y pensais depuis un moment, oui, mais je pensais que cela viendrait plus dans un an ou deux. Ayant des enfants en bas âge, je ne voyais pas bien comment concilier le travail, la préparation, la vie de famille, je me mettais une vraie pression quant à l’organisation de la préparation. Sur ce plan, ma femme a consenti un bel investissement aussi pour me laisser une liberté dans les heures d'entrainement.

 

Et puis les récits des finishers autours de moi ont précipité les choses.Certains ont franchi la ligne en pleurant de bonheur, d’autres dans la douleur, certains ont géré quand d’autres ont performé. Mais à chaque fois, le discours était rempli de passion et suscitait un peu plus d’envie chez moi. Tous m’ont fait le retour d’une expérience incroyable, unique.

 

"Certains qui ont franchi la ligne en pleurant de bonheur"

 

    Une préparation marathon peut s'avérer longue avec des fluctuations dans la motivation, la peur de la blessure, as tu eu ces sensations parfois ?

Le fait d’attendre la moitié de la préparation avant de m’inscrire est déjà une indication sur le fait que je ne croyais pas forcément en ma capacité à encaisser le volume d’entrainement. C’est sûr qu’avec enchaînement des sorties et surtout la peur de rater l’échéance finale, j’ai écouté un peu plus certaines douleurs auxquels je n’aurais pas prêté attention en temps normal.

 

« J’ai mal au genou depuis hier, j’espère ce n’est pas un début de tendinite…ça tire dans le mollet, j’espère ne pas me claquer… ». Ma femme pourrait en citer bien d’autres …

 

"Je n'ai pas hésité à alléger"

 

Je n’ai pas hésité à alléger la semaine en limitant à 2-3 séances. En gardant les sorties longues du week-end comme juge de paix. Celles-ci s’étant bien passées, j’ai considéré cela comme rassurant et je me suis moins écouté.

 

Pour la motivation, il y a eu des moments de doute. Surtout après le début des séances à allure marathon, ou je finissais fatigué après 1h de course alors que j’avais pu tenir une allure plus élevée sur des semi par exemple. J’étais rentré dans une logique trop chiffrée de la préparation. C’est un peu le revers de la médaille des montres GPS, des calculs de VMA, d’allure...et consulter les forums de course à pied n’arrangent rien. Je me suis tenu à faire des sorties sans la montre, pour lever un peu la tête, profiter un peu plus du paysage, varier les parcours, explorer les chemins...


 

 

    Penses tu que la partie "mentale" est importante pour faire cette distance et as tu la sensation d'avoir progressé dans ce domaine pendant ta préparation ?

En tout cas tout le monde le dit…il va falloir serrer les dents à partir du 30-35ièmekm…et finir au mental.

Le fait de finir difficilement certaines séances de fractionné ou sorties longues m’aide beaucoup sur ce point. Je m’en sers en me disant que c’est la difficulté et la fatigue ressenties sur ses séances qui me feront avancées le jour de la course. Je garde en mémoire une séance que j’ai eue particulièrement de mal à encaisser, je sais qu’elle pourra m’aider mentalement pendant la course si cela devient difficile.

Personnellement, je cochais chaque séance faites sur mon plan, le fait de voir le nombre de croix augmenter au fur et à mesure de la préparation permet de relativiser les questions qui arrivent à la fin de la préparation ‘suis-je prêt ?’en ai-je fais assez ?...’

 


"Tous m’ont fait le retour d’une expérience incroyable, unique"

 

    Penses tu souvent à la course ? Et lorsque tu y songes, quelles sensations dominent le plus ?

 

 

Dans la dernière semaine, presque tout le temps, en tout cas tous les jours, et parfois même la nuit ! Je me force à ne pas trop en parler, conscient que cela peut être pénible pour les autres. C’est un mélange d’appréhension et d’excitation. Le fait d’avoir bien suivi le plan d’entrainement ne m’a pas trop donné envie de faire une dernière sortie longue une semaine avant. J’ai plutôt hâte d’y être en fait, l’attente n’est pas évidente à gérer. Je n’ai pas suivi de régime particulier, donc je ne commence pas maintenant même si je bois beaucoup, beaucoup plus. Plutôt que de faire des sorties, je passe le temps en regardant les prévisions météo, en pensant que je ne dois pas passer les premiers ravitaillement même si je me sens bien… et aussi en répondant aux interviews…

        "Hâte d’y être !"

 

 

Suite à cet entretien, Antoine a réalisé son marathon en 3h25min58sec "pour ne pas dire 3h26" comme il m'a souligné, félicitations à ce nouveau finisher !

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Commentaires: 2
  • #1

    John (vendredi, 13 octobre 2017 20:33)

    Super interview .Bon courage Antoine

  • #2

    BRUNO (mercredi, 25 octobre 2017 17:54)

    Très bon interview; tant les questions que les réponses