Du sens dans ma tête

Depuis une semaine je ressens comme un pincement dans la poitrine, ce qui, pour un runner aussi persuadé d’être en forme physiquement que de ne pas avoir de cheveux blancs, pourrait vite devenir inquiétant. Mais plutôt que de me précipiter au cabinet en susurrant « est ce grave docteur ? », je suis tout d’abord allé fouiller du côté de mes pensées afin d’y déceler un quelconque problème de raison.

L’opération à cœur ouvert me semble malgré tout nécessaire, il ne faut pas aller chercher bien loin pour y trouver le point gâchette. Car le nœud du « problème » ait qu’il y a quasiment un an, surexcité et impatient, je m’apprêtais à dévorer New York ! Et l’expérience fut à la dimension de cette ville, grandiose, hors norme. Passé du calme et de la concentration des coureurs sur Staton Island, à la folie de Brooklyn, au cosmopolitisme du Queens  avant l’entrée dans Manhattan et un détour par le Bronx qui nous élance vers Central Park. Ces noms, ces lieux ne résonnaient que dans ma tête, ils sont désormais connus de mes jambes et mes baskets. Ce marathon fut pour moi une fête et un point de départ vers d’autres expéditions. L’idée saugrenue de voyager pour aller courir est née là-bas, dans cette ville où tout semble possible et réalisable.

Alors en cette veille d’édition 2018, j’en envierais presque les futurs participants, tout en me promettant d’y retourner prochainement. Et pendant que, nostalgique, je me remémore ces quelques 42km195, la terre, inlassablement, a déjà fait son tour !