Le cross d'Hiver

Retour sur la course de la Sablière du 4 Fév 2018

C’est en entendant le compte à rebours lancé au micro que je prends conscience d’où je suis, de ce que je m’apprête à faire, et aussi …. de mon accoutrement. Néanmoins, cette dernière considération n’a que peu d’importance à mes yeux car, en ce dimanche matin d’hiver, il valait mieux privilégier le confort que l’apparence, et visiblement il n’y avait pas que moi pour penser cela au départ de ce cross !

 

Le fond plutôt que la forme, c’est aussi ce qui pouvait caractériser mon état du jour après une semaine intensive de running qui m’a vue débuter une préparation pour un prochain grand évènement. Mais là n’est pas la question du matin, et c’est entouré d’autres clowns irisés (sans oublier le nez rouge !) que j’écoute Monsieur Loyal égrener le chrono …3,2,1 et c’est parti pour un numéro d’équilibriste pendant 6km.

 

Il consiste à éviter les branches, tout en regardant par terre afin d’éviter les flaques de boue, sans oublier les autres concurrents qui, tête en l’air et regardant en bas, ne vous voit pas forcément venir. Ainsi les premiers instants donnent le ton du spectacle, mais très vite, à ce rôle de contorsionniste il faut ajouter celui de trapéziste tant on se met à grimper encore et encore sur des mètres, des centaines de mètres, avant de se jeter dans le vide à jambes perdues. On se demande à cet instant si elles vont suivre le rythme. On ne peut se risquer de trop ralentir, trop freiner, il y a en cela la volonté raisonnée de ne pas glisser mais celle aussi de prendre de l’élan, car se dresse de nouveau devant nous un autre mur à affronter. Arrivé dans le creux on n’est pas loin de notre vitesse maximale mais celle-ci va subir un véritable coup d’arrêt après seulement quelques centimètres de montée. Après deux montagnes russes de ce type, j’en viens à espérer voir les chapiteaux de l’arrivée mais je comprends pourquoi les distances sont si réduites en cross tant l’effort est intense.

 

Le cœur palpite mais avec ce froid, c’est plutôt le souffle qui me transforme en cracheur de glaçons. Véritable dragon du pôle nord, j’ai l’impression de pouvoir congeler tout ce qui se présentera devant moi, quand enfin les bénévoles m’indiquent que la caravane n’est plus très loin. La ligne d’arrivée me semble soudain fictive car, même passée, je continue de courir … vers la consigne cette fois afin d’enfiler bandeau, bonnet, passe montagne, oui il fallait au moins ça !

 

Pour vous dire la vérité, j’adore ces courses. L’atmosphère est bon enfant, et c’est aussi ça le running : De tout temps, tout terrain, toute saison. Il y aura toujours un format de course pour convenir à chacun, pour y libérer ses émotions. Mais à cet instant, tremblotant devant le panneau des résultats avec mon cinquième thé qui peine encore à me réchauffer, je n’ai qu’une pensée : « Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ! » 

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Commentaires: 1
  • #1

    BRUNO (mardi, 06 février 2018 11:35)

    Passionnant, dis-je en étant bien au chaud....